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Le SNPHPU regrette le manque de transparence du nouveau circuit d'achat en réanimation

Article créé le
06/05/2020
-
modifié le 01/03/2022

L'État gère désormais les commandes de cinq médicaments utilisés en réanimation. Une enquête flash du syndicat des pharmaciens praticiens hospitaliers souligne un manque de transparence sur les ressources allouées, pas toujours conformes aux besoins.

 

Le nouveau circuit de distribution de cinq molécules en tension, utilisées dans les services de réanimation, nécessite des ajustements selon une enquête flash menée par le Syndicat national des pharmaciens praticiens hospitaliers et praticiens universitaires (SNPHPU). Les résultats mettent l'accent sur le manque de transparence de ce nouveau système en place depuis fin avril. Selon les directives ministérielles, les ARS ont la charge de mettre en œuvre des dispositifs permettant d'assurer la transparence des informations sur l'allocation et la régulation des stocks.

 

Le syndicat s'étonne, dans un communiqué, que des réticences voire des refus aient été constatés au niveau de certaines ARS quant à la mise en œuvre de ces principes qui pourtant relèvent d'une décision ministérielle". Le SNPHPU a obtenu auprès du ministère des Solidarités et de la Santé ce principe de transparence afin que les pharmaciens gérants de pharmacie à usage intérieur (PUI) soient en mesure de se "dépanner entre eux en cas de situation d'urgence".

 

Les pharmaciens peu présents dans les cellules de crise.

"Cette transparence s'avère plus que nécessaire car les livraisons actuelles ne semblent pas en adéquation avec les besoins", poursuit le SNPHPU. Selon son enquête flash, ce taux de conformité entre besoins et livraisons est de 20%. Des hiatus qui trouvent leur origine dans le fait que le système commence a être mis en place. Le syndicat de pharmaciens hospitaliers craint néanmoins un paramétrage trop long. Ce dernier est basé sur les données quotidiennes transmises via mapui.fr et selon le nombre de patients en réanimation. Or les établissements de santé vont connaître une augmentation avec la reprise des activités médicales et chirurgicales non-Covid.

 

"Un point de comparaison pertinent pour les allocations pourrait être fait en demandant aux industriels, dépositaires et répartiteurs les quantités livrées aux PUI pour les mois de mars-avril 2019, permettant ainsi d'avoir un référentiel des consommations hebdomadaires des cinq médicaments de réanimation concernés", propose le SNPHPU. Ce dernier note par ailleurs que, du côté de la logistique, les livraisons sont anticipées dans 22% des PUI interrogées. Enfin, le pharmacien gérant est présent dans moins d'une cellule de crise sur deux. "Cette situation est inadmissible par la nature même des produits concernés et compte tenu de l'implication quotidienne des pharmaciens auprès des équipes médicales et soignantes ainsi que des patients", pointe le syndicat.

 

Quatre demandes du SNPHPU :

  • l'accès des gérants de PUI aux allocations régionales ;
  • la communication des quantités à livrer par les dépositaires dès le mardi soir ;
  • la mise en place dans tous les établissements de santé d'une cellule de pilotage, incluant le pharmacien gérant, formée sous l'égide de la commission médicale d'établissement ;
  • la prise en compte des activités liées au Covid-19 et au redémarrage des autres activités dans les futures allocations